- Mais le vent, cela ne se voit pas !

- Mais justement, c’est cela qui est fort et original, il faut faire deviner le cercle de vent ! C’est magique, c’est poétique, c’est féérique, c’est délicat,…

- Oh toi Goldwyn Mayer, je te vois venir ! Délicat, élégant, poétique : ce n’est pas comme cela qu’on va y arriver ! Tu es un lion, que diable ! Pas une gazelle ou une libellule ! Et un lion, ça rugit, ça saute, ça montre les dents, ça fait peur à tout le monde, enfin cela fait ce que font les lions dans la savane !

- Justement j’aimerais bien y être dans ma savane, pouvoir regarder le soleil se coucher, admirer…

- Mais tu chasses aussi dans la savane !

- Oh pas moi, ce sont mes frères, moi je regarde les étoiles, je sens le vent, je…

Songeant à sa savane, Goldwyn s’assit pour regarder le ciel. Pris par surprise Cubéron buta sur son ami et fit un vol plané qui l’envoya valdingué à plusieurs dizaines de mètres.

Au même moment sortit de sous le chapiteau le directeur du cirque. Directeur du cirque mais aussi… cracheur de feu, funambule, et dresseur d’otaries. Il s’adressa à nos 2 amis :

- Ah, vous venez répéter un peu. Très réussie cette pirouette… Vous serez prêts pour demain soir ?

- Bien sûr, bien sûr dit promptement Cubéron en se relevant et en attrapant la crinière de Goldwyn pour l’entraîner sous le chapiteau. Goldwyn détestait en effet le directeur, son numéro de cracheur de feu et ses otaries qu’il traitait dédaigneusement de poiscaille.

Goldwyn se coucha au milieu de la piste et poussa un énorme soupir en voyant Cubéron préparer le matériel habituel. Il le laissa se démener mais tandis que Cubéron saisissait le cerceau, il s’écria :

- Ah non, pas le cerceau. Je veux bien faire un peu le lion, sauter, jouer au ballon, attraper une otarie au lasso et la grignoter, et même secouer ma crinière en rugissant à faire éclater un verre. Tout ça pour te faire plaisir et amuser les enfants. Mais après on fera autre chose !