Je profite du première Avril, fête païenne de la gaudriole, pour vous dévoiler mon dernier tableau. Et quand je dis dernier, c'est peu dire, je l'ai fini ce matin. Il est tout chaud, il sort du four de mon atelier.

Dans ma série Rigol'art sur les détournements d'œuvre picturale, j'avais pour principe de rajouter une petite blagounette au sujet du tableau, mais là j'ai légèrement enfreint ma règle.

Francisco_Goya_-_le_3_mai_1808_-_1814_1_.jpg

Goya a peint ce tableau en 1814 dans un contexte très particulier. Si vous avez lu mon billet sur le tableau de Napoléon, je n'ai pas besoin de vous rappeler le coté fleur bleu de notre illustre chef de guerre. Cette œuvre relate l'exécution de patriote espagnole après une rébellion contre les envahisseurs français (oui, les Allemands de 14/18 et 39/45 n'ont rien inventé). Ce tableau est devenu le symbole de l'indépendance et de la liberté des peuples. Il dévoile la violence faite à une population de civile par une armée déshumanisée, froide et cruelle.

Etant un adepte de toute les libertés possibles, surtout celles d'expression, j'ai retranscrits cette œuvre sur mon sentiment actuel de l'état de la liberté d'expression de nos amuseurs publics. Il flotte dans notre beau pays un sentiment de politiquement correcte (POUAAAAAH!!!!) qui commence à me rendre fou. Les attaques répétées sur nos derniers troublillons du verbe acerbe que sont Didier Porte et Stéphane guillon ( tout deux sur France inter) me font terriblement peur. Ceux sont les seuls dans les médias à se foutre de la gueule du monde, casser les tabous qui font rougir les biens pensant, taper sur les puissants et l'establissement, le tout avec talent et intelligence. Un monde où l'humour d'état serait de manger du Anne Roumanoff avec ses blagues à la TF1 et ses jeux de mots COTOREP me font froid dans le dos. On a plus le droit de sortir une blague sur une minorité quelle qu'elle soit sans s'excuser juste derrière de peur de se choper un procès pour discrimination. C'est dingue merde !!! Pardon, faut pas dire de gros mot, au cas où un enfant catholique mongolien tombe sur mon billet et soit choqué par ce mot. Bref, tout ça pour dire que mon tableau est une métaphore sur la mort des humoristes et fantaisiste de tout poil par une société policière, moutonné de bon sentiment.

la blague qui tue "La blague qui tue", 2009 acrylique sur toile, 40x30 cm

Je finirai ce billet par une phrase de Voltaire «Je ne partage pas vos idées mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez les exprimer» Je suis d'accord avec lui mais je pense qu'il aurait modéré ses propos s'il avait connu la "Roumanoff". M'enfin moi je dis ça, ça n'engage que moi...