Parmi mes travaux, la série Rigol'Art est celle qui est le plus aboutie, le détournement de chef d'œuvre de la peinture. Le pouvoir de cet art est de diffuser l'émotion par l'image, toutes les émotions sauf le rire. On peut être subjugué par la beauté d'un tableau, ému par l'image, impressionné par la technique de l'artiste, intéressé par le sujet historique ou religieux. A la sortie d'un musée on est rempli de toute ces émotions, sauf celle d'avoir rie. Est ce que le beau est il forcement morne? Pourquoi l'artriste n'est pas drôle? ... L'humour a mauvaise presse pour les intellectuels de l'art, et c'est dommage.

Il existe quand même quelque contre exemples avec les œuvres magistrales de Magritte et Dali. En même temps l'un était Belge et l'autre fou, cela ne pouvait qu'être drôle. On peut signaler les portraits d'Arcimboldo, peintre du 16eme siècle, qui pratiquait l'art du portrait en utilisant des animaux, des légumes et tout autre chose farfelu. Vu l'ambiance drolistico-humoristique de l'époque, c'était très osé. On peut rajouter le caricaturiste subversif du 19eme, Daumier, qui est exposé au musée d'Orsay, temple de l'impressionniste. Mais ce ne sont que des dessins, ces peintures étaient moins fantaisiste. Vous comprendrez qu'il y a un vide qu'il faut combler. Je n'ai évidemment pas un égo assez grand pour me comparer à ces géants de l'art pictural, mais je me suis dis qu'avec un petit rien, il aurait pu rajouter un peu de raillerie.

Aujourd'hui, "les glaneuses" (1857 ; 83x111 cm, huile sur toile) de Jean-Francois Millet. Le sujet est grave, la misère paysanne du 19eme siècle. Déjà que la condition des paysans de l'époque était rude, mais il existait une catégorie encore plus pauvre, les glaneurs. Une caste pas très glamour que Millet à sublimer par cette œuvre magistrale. J'apprécie beaucoup l'oeuvre de cet artiste qui peingnait le monde paysans alors très peu représenter, c'était un témoignage de son temps.

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Alors bien sur, attaquer la misère c'est pas très glorieux. Mais ce sont les choses graves et tragiques qui me font rire, grâce à un second voir troisième degré que j'affectionne. Il faut dire que Millet cherche un peu, car la position des deux paysannes de gauche pousse à la blague. Vous ne trouvez pas?...

Les glandeuses

Je l'ai nommé "les glandeuses" ( 2008 ; 46x38, acrylic sur toile). C'est le 2 eme tableau de la série que j'ai réalisé. Je nage dans l'absurde, et j'imagine qu'une scène comme celle ci est inimaginable à l'époque. Le but de ma série est de prendre un tableau, garder le thème et le style de l'artiste et de rajouter une situation improbable. En d'autre terme mettre de l'humour où il n'y en a pas.